Nightshot #1

(Avignon / La Manufacture)

En septembre 2009, la Manufacture, lieu de rencontres autour de l’écriture contemporaine, décide, à l’occasion de leurs 10 ans de présence au festival off d’Avignon, de créer un collectif afin d’insuffler une nouvelle dynamique dans sa programmation. Ce collectif pluridisciplinaire et générationnel est composé de Alexis Armengol, Renaud Cojo, David Gauchard, Pascal Keiser, Maël Le Goff , Fabrice Murgia, Cyril Teste, Arnaud Troalic, Diane Scott et Jean-Michel Van den Eeyden. Il se réunit mensuellement pour examiner les candidatures qu’il reçoit et proposer une réflexion sur les enjeux et objectifs de la Manufacture. A l’initiative de son collectif, la Manufacture propose en soirée du 9 au 23 juillet à 22h30 les Nightshot #1: un choix de performances et de spectacles alternatifs et gourmands où se mêlent paroles, images et musiques. Pour leur première édition, la programmation de ces soirées singulières a été confiée à David Gauchard. Tous les soirs, un spectacle différent : beat box, danse hip hop, théâtre, rap, performance, electro, lecture, chanson, rencontre, dance floor…

L’occasion de retrouver les artistes complices de la compagnie (Arm, Olivier Mellano, Laetitia Shériff, Vincent Mourlon, François Jeanneau, André Markowicz, Nicolas Petisoff, EZRA, Philippe Labonne, Robert Le Magnifique, Dan Ramaën…) mais aussi de découvrir d’autres regards artistiques (Diane Scott, Nicolas Bonneau, Fabrice Murgia, Eric Minh Cuong Castaing..).

Ainsi, pour la première fois depuis sa création, la compagnie L’unijambiste était présente en Avignon, pour proposer de terminer sa journée par une respiration musicale, libérée de tout enjeu de programmation.

 

NightShot #1 AFFICHE

 

 

 

Le In du Off
Avant, à la sortie d’Avignon TGV, je prenais la navette, direction Cité des Papes, puis descente à la station gare centre ville. Là, j’y retrouvais le sud, sa chaleur, ses odeurs, et commençais à regarder autour de moi l’effervescence ; les affiches les plus folles accrochées aux endroits les plus fous, et je me disais : «mais pourquoi je suis là ?»
Je respirais un bon coup avant de franchir les remparts, et décidé, avançais tout droit ; sachant déjà que cette année encore je ressortirais différent de ces quelques jours intra muros.
Alors, premier réflexe, tu fonces à l’Office du Tourisme récupérer le programme du In et celui de la Manufacture et tu te poses pour la seule fois de ton séjour place de l’horloge pour éplucher la programmation, combiner un max de possibles (entre les incontournables, les rendez-vous, les potes, les « j’ai pas l’choix » et les découvertes) et assister, « souvent bête »(« mais pourquoi je suis là ? »), à une avalanche de parades toutes plus baroques les unes que les autres…
Tu règles ton café et tu flânes tranquille jusqu’à la rue des écoles où une fois de plus et comme chaque année, tu es surpris de voir tant de spectateurs et de programmateurs au m2 dans une cour, calme et comme loin de tout. Ici, tout semble complice. Tu as envie de tout voir.
Un festival dans le festival, le In du Off.
Aujourd’hui, mon arrivée est différente: je pose ma valise, règle ma loc et fonce en toute hâte à la Manufacture (sans prendre le temps d’un café place de l’horloge) car je suis maintenant membre actif du collectif contemporain…
Toute l’année nous nous réunissons à Paris pour redéfinir les objectifs, aiguiller la programmation, rester dans l’audace artistique, inventer de nouvelles formes d’actions. J’ai pour ma part eu la chance d’ouvrir les soirées Nighshots en 2010, où le concept assez simple était de présenter chaque soir pendant 10 jours une forme artistique (naissante ou non) pour singulière et une unique représentation.
Sans doute une des plus belles expériences pour moi en Avignon…
Aujourd’hui, j’attends de la Manufacture une structuration encore plus solide, sortir des fonctionnements classiques du off (coût de location des créneaux, contraintes techniques) pour inventer ses règles propres et ainsi flirter un peu plus encore avec le In pour affirmer encore et encore sa complémentarité ; que l’émergence se trouve-là prête à jaillir…

David Gauchard