Festival Hybrides #5

Année > 2013

 

I have a dream

La compagnie L’unijambiste a participé au Festival Hybrides du 06 avril au 13 avril 2013.
Entre Ateliers beatbox, peintures virtuelles, carte blanche artistique et performances, David Gauchard continue de surprendre et de partager le plaisir des nouvelles technologies alliées aux pratiques artistiques.

 

 

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Après une visite éclair en tant que spectateur l’année dernière au festival Hybrides, David Gauchard (Cie l’Unijambiste) a vivement souhaité participer cette année à l’événement. David Gauchard est un des artistes les plus généreux de sa génération. gourmand et provocateur de rencontres. C’est lui qui a eu l’idée de rassembler les beatboxers EZRA et L.O.S avec le plasticien Primat et l’installation de graffeur numérique Picturae (que nous verrons samedi 6). David Gauchard invitera pour l’occasion un des plus grands saxophonistes de sa génération, M. François Jeanneau…Ce dernier sera encore présent au Jacou Bar pour quelques impromptus musicaux. Durant toute la semaine, l’installation Picturae (animée par David Moreau) sera disponible pour le public et plusieurs ateliers de beatbox seront assurés par L.O.S. Quant à David Gauchard, il nous préparera avec sa bande, tous les soirs, un billet d’humeur à sa façon…Soit de multiples facettes de rencontrer cet artiste protéiforme.

 

Les mots de David Gauchard :

#1

Sale temps !
I have a dream !
Jouer Bionicologist and the Primat Picturae en plein air, cour de la maison pour tous Léo Lagrange, apprivoiser le quartier, l’inviter en douceur, adoucir les mœurs, convoquer l’oreille et l’œil, 7 à 77 ans, avec bouquet final en feux d’artifice d’une incongrue paire de lunettes à diffraction. Deux des plus grands et généreux human beat-boxers français réinventent leur art, à l’aide de smart phones augmentés accédant enfin au statut de musicien/compositeur (ne se limitant pas, comme souvent, à être de simples et curieux singes savants). Militants de leur langue, rappelant, lors d’ateliers, à qui veut l’entendre que, depuis la nuit des temps, depuis notre tendre enfance, dans tous les pays et dans toutes les couleurs du monde, nous sommes tous des indiens et des human beat box.

Tagger la toile numérique, graffes virtuels (le bruit et l’odeur en moins), pour des images éphémères composées par Primat au rythme de ces inspirations. Un Picturae 2.0 concocté par Taprik pour nous rappeler que nous en sommes là : 2013. No limit.

Inviter en guest, pour les plus réfractaires, un des plus grands messieurs du jazz français, François Jeanneau et son saxo pour une improvisation Jazz/hip hop des plus tendres. Abolition des chapelles et réconciliation du fils et du père. Et, sous le ciel étoilé, faire participer le public à un moment de communion totale lors d’un entêtant bœuf collectif pur free style.

Vive le mariage pour tous !

Mais la pluie est anti révolutionnaire, paraît-il ?

Ce soir là, il pleut sur Léo et sur le quartier… un mec s’est jeté sous le train près de Valence, (qu’elle est longue cette crise !), l’équipe artistique a plus de 2 heures de retard, elle est crevée, j’avais promis le soleil pour salaire, la déception se lit sur les visages. Le songe d’une nuit d’été tourne au cauchemar, le doute s’installe clairement au moment du Kebab/frites tout mouillé. Qui va venir ? Combien serons-nous ? Tout ça pour ça ? 22h45 nous sommes à peine 10. Tant pis, ce sera underground. 23h nous sommes par miracle une cinquantaine. Le premier morceau tourne, la magie opère, la famille se recompose et la promesse se concrétise.

Bref, comme disait Gilles Deleuze : Le système nous veut triste et il nous faut arriver à être joyeux pour lui résister !

 

#2

Tu nous manques déjà, Hybrides #5 :
Composé d’éléments de différentes natures.
Toi qui croise les espèces, les espaces, les races et autres variétés distinctes et rend tout aisément miscible.
Toi qui le temps d’une semaine as apporté ton soleil et ta lumière si singulière.
Tu dessines un éclairage intérieur / extérieur du monde qui nous entoure,
tu suspends le temps et nous permet l’agora tard dans ta nuit ;
rusé comme un coyotte que tu es, tu nous laisses chercher.
Nous avons parlé d’art, et de la place de l’artiste dans la cité,
du politique, de l’esthétique,
des extrémités et du centre,
de nos colères et de nos pardons,
de la technologie et des batailles d’Hernani,
du tout ça pour ça
et du comment on fera encore mieux l’année prochaine.
Tu m’as invité en confiance à te suivre et je t’en remercie.

Tu me manqueras.

David Gauchard